Les trois générations: Bernadette Ducouret, Nagwa et Tino:
Il est 22h et nous arrivons au camping près de Seix dans la vallée du Salat en Ariège où nous rejoignons le club de Thorigné eaux vives. Ils sont une vingtaine dont un petit groupe commando pour la haute rivière, les autres naviguent sur du classe 2, 3 et parfois avec un passage 4.
Grégoire Ducouret également en stage pour sa qualification prépare avec Claude le programme pour le lendemain sous l’œil un peu inquisiteur de Jean Pierre (le père) et d’Antoine (le frère). Le choix est grand dans cette vallée, le Salat, le Garbet, l’Alet, l’Estours, le Riberot … Toutes ces rivières ont la particularité d’avoir des portions de tous les niveaux: du classe 2 à la très haute rivière, bref il y en a pour tous les goûts!
Le moyen Salat:
Nagwa et Michel en haut de la gorge du Garbet, 1 petit km de passage 4+, 5:
Le bateau qui va vient avec son équipement pour la pratique de la haute rivière:
Un passage plus calme au milieu de la gorge du Garbet, Claude et Antoine au fond.
Les jours passent et les portions de rivières défilent et vient un jour où le programme nous amène sur l’Alet (un affluent du Salat).
Le début du Haut Alet:
l’embarquement se fait en aval!
Dans le programme en remontant cette vallée, on s’arrête régulièrement pour regarder et analyser les différents passages dont une petite gorge de 300 m en classe 5 finissant par une belle chute de 5 mètres, sur une portion de 3 kilomètres environ classée 3, que le club de Thorigné n’a jamais fait (autant vous dire que dans ce cas là, peu de monde l’a descendu). Le groupe commando regarde, analyse et se voit bien passer cette gorge.
Après un briefing lors du pic nique dans le cirque au source de l’Alet, sur l’éventualité de descendre la partie haute avec le groupe commando, du 4+, 5 et 6, la décision fut que le niveau était trop haut et la descente ne serait pas raisonnable.
Nous voilà donc partis sur cette fameuse portion 3 avec cette gorge en 5. La descente se passe bien avec l’ensemble du groupe et nous débarquons tous en amont de la gorge.
Dans le village, les habitants curieux commencent à nous approcher, nous leur expliquons notre projet le temps que la majorité du groupe porte leur bateau en aval de cette gorge.
Leurs réactions nous déstabilisèrent quelque peu: disons que la première dame nous dit texto:”N’y allez pas, il y a assez de malheurs comme çà pour rajouter des morts aujourd’hui”. Bien, bien!
Et un”local” nous amène à la fameuse histoire de la vache engloutie. Cette vache sur la prairie en rive droite au dessus de la gorge qui tomba dans ce précipice et disparut à tout jamais!
Elle n’est jamais réapparue à la fin de la gorge et d’après notre cher villageois, elle fut engloutie dans les profondeurs!
C’est un peu leurs “roches du diable”à eux, il est vrai que mon éducation religieuse de ma tendre enfance me permit d’être interpeller par cette statue de la vierge très bien entretenue et très fleurie dans ce village juste au bord de cette gorge. Pour les néophytes, généralement une statue à ces endroits là, c’est qu’il y a eu un miracle ou des morts; ici c’est plutôt le dernier cas!
Nous voilà de nouveau à analyser cette gorge et en fait les “profondeurs” se traduisent par la présence d’un siphon que se trouve en réception de la dernière chute et qui ne peut pas être évité par ce niveau d’eau.
Conclusion: on a donc porté et laissé notre fierté de côté! On s’est consolé par la découverte d’une belle gorge en 4+ sur 1 km en aval de cette portion de rivière.
Mise à part cette légende et les encouragements des villageois à porter, notre deuxième analyse nous aurait amené de toutes façons à la même conclusion mais il est important de respecter le lieu et son histoire, de rester humble pour pouvoir y revenir et écouter de nouveau ces belles histoires…
Michel Lanchec qui a voyagé pour faire du kayak et qui pratique maintenant du kayak pour voyager!